En tant que photographes naturalistes, nous constatons le déclin alarmant de la biodiversité dans les sites que nous affectionnons et que nous fréquentons depuis de nombreuses années. Nous remarquons également une ignorance et un mépris de plus en plus grandissants envers la faune sauvage, raison pour laquelle nous vous encourageons à voter OUI à l’initiative biodiversité le 22 septembre prochain.
Parmi les nombreux thèmes relatifs à la biodiversité, nous avons retenus 5 points :
1
La Suisse, bonnet d’âne de la biodiversité et des zones protégées : de 2017 à 2023, différents rapports publiés par l’OCDE, l’Agence européenne de l’environnement et de la Conférence internationale sur la biodiversité des Nations Unies ont mis en évidence les points faibles de la Suisse en termes de gestion de l’environnement. Ces rapports déplorent l’effondrement de la diversité du vivant en Suisse, où plus d’une espèce sur trois est menacée. Les rapports mettent en évidence le recul des zones sauvages, deuxième secteur où la Suisse fait figure de mauvais élève. Avec 6,2% d’aires terrestres protégées sur son territoire, la Suisse demeure loin de satisfaire les 17% des Objectifs d’Aichi, qu’elle s’est pourtant engagée à respecter dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique en octobre 2010. Comme l’a souligné Marc Vonlanthen dans son ouvrage La biodiversité, l’autre crise écologique : « La Suisse subventionne 80 fois plus les activités dommageables à la biodiversité que sa protection. » À lire également, l’article de l’Académie suisse des sciences naturelles « Subventions dommageables à la biodiversité » :
2
À l’heure où les coûts de la santé ne cessent de grimper, il nous paraît utile de souligner que le contact avec la nature est essentiel pour le corps et l’esprit. Il renforce les défenses immunitaires, contribue au bon fonctionnement de l’organisme et diminue le stress. La santé humaine repose sur la présence de nombreux êtres vivants indispensables à son équilibre pour faire face aux maladies. Un trésor à préserver ! À lire, l’article de l’Académie suisse des sciences naturelles « La biodiversité, gage de santé » :
3
Certaines personnalités politiques auraient tendance à faire croire que l’ensemble des paysans s’opposent à l’initiative biodiversité. C’est loin d’être le cas ! À titre d’exemple, nous saluons la démarche progressiste de l’Association des petits paysans qui s’engage en faveur d’une agriculture diversifiée, écologique et sociale :
4
D’une manière générale, nous pensons que les sources de la crise écologique et climatique actuelle se situent dans une profonde disharmonie interne et non dans un simple manque de science et d’organisation. C’est ce qu’a souligné le mathématicien Alexandre Grothendieck (1928-2014) : « Au début, nous pensions qu’avec des connaissances scientifiques, en les mettant à la disposition de suffisamment de monde, on arriverait à mieux appréhender une solution des problèmes qui se posent. Nous sommes revenus de cette illusion. Nous pensons maintenant que la solution ne proviendra pas d’un supplément de connaissances scientifiques, d’un supplément de techniques, mais qu’elle proviendra d’un changement de civilisation. »
5
Aux opposants à l’initiative biodiversité qui avancent que cette dernière viendrait limiter la production de denrées alimentaires, il est important de rappeler que plus d’un tiers de la nourriture (soit presque 3 millions de tonnes par an) produite en Suisse finit à la poubelle (en partie à cause de la surproduction), ce qui constitue un scandaleux gaspillage de ressources, d’argent et d’énergie. Pour en savoir plus :
Nous tenons à préciser que nous n’appartenons à aucune formation politique et que nous ne faisons partie d’aucun groupement quel qu’il soit. Nous sommes des naturalistes de terrain qui passons une grande partie de notre temps à observer et photographier la faune sauvage et cela depuis bientôt trente ans. C’est uniquement en cette qualité que nous nous exprimons ici.